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Le Village

Historique du village de

Gouy saint André et

de l'abbaye de St André au Bois


1 - Origine

En l’absence de documents historiques dont l’authenticité serait avérée, il est difficile et prétentieux d’établir avec certitude l’origine de notre village. Néanmoins, les chercheurs ont émis quelques hypothèses à partir de l’étymologie des noms.

Ainsi, d’après L. Ricouart (Etudes pour servir à l’histoire et à l’interprétation des noms de lieux) le nom Gaudiacus a produit les Gouy qui signifient (comme leurs synonymes Mont-Joie), le lieu où l’on se réjouit. Tandis que d’après Harbaville, dans son mémorial artésien et l’historien de Campagne-les-Hesdin dans une notice, l’étymologie de Gouy viendrait du mot Celtique Ghi, si célèbre autrefois dans le culte druidique, Gouy selon la langue de ces peuples anciens, exprimerait tout à la fois, un bois consacré au culte des Dieux, et vénéré, soit par l’ancienneté, soit par la taille gigantesque des arbres qui le composent. Une tradition constante à Gouy attache une dénomination bien significative à l’endroit où se trouve aujourd’hui l’Eglise en l’honorant du titre de Montagne de Jupiter (Mont Jove). Tout porte à croire donc que Gouy, de par sa situation sur une hauteur, était un lieu de rassemblement pour y donner des festins et servait de refuge commun en temps de guerre et aussi pour y pratiquer l’une des cérémonies les plus importantes du culte druidique, la récolte du gui de chêne. On le cherchait avec soin dans les forêts et, lorsqu’on l’avait trouvé, les prêtres se rassemblaient pour aller le cueillir en grande pompe. Cette cérémonie se pratiquait en hiver, à l’époque où cette plante fleurit et où ses longs rameaux verts enlacés à l’arbre dépouillé, présentent seul l’image de la vie au milieu d’une nature stérile et morte. C’est alors qu’un druide en robe blanche montait sur 1’ arbre, une faucille d’or à la main, et tranchait la racine de la plante, que d’autres druides recevaient dans une saie blanche, car il ne fallait pas qu’elle touche la terre.

On a trouvé à Saint-Rémy une hachette druidique, ou coin gaulois, de celles dites Staimbort. L'Abbé Robert curé de Gouy-Saint-André, a noté sur son registre de Paroisse, "qui peut servir de base à notre histoire locale", qu'il en avait lui-même trouvé un fragment sur l'antique voie romaine qui traversait ce village en 1861. . . Puis on immolait deux taureaux blancs, et le reste de la journée se passait en festins et réjouissances. Comme le gui de chêne était aux yeux des Gaulois une panacée universelle, on le mettait dans l'eau et on distribuait cette eau lustrade à ceux qui en désiraient pour les préserver ou les guérir de toutes sortes de maux. J'ai lu et tiens à signaler en passant que cet usage druidique se perpétua sous diverses formes dans presque toutes les parties de la France.

Plusieurs textes des Synodes ou des Conciles nationaux attestent qu'au XVIème siècle et même au XVIIème, on se livrait encore dans les campagnes à des fêtes qui rappellaient la cérémonie du gui sacré, et qu'on nommait Guilanleu ou Aguilanneuf. Aujourd'hui encore le gui est récolté et trouve sa place dans les maisons pour célébrer l'an neuf les anciens racontent même que ce gui ne doit ni être récolté, ni introduit dans les habitations avant l'an neuf. La récolte de la verveine, du samolus, de la Sélage (plante inconnue) étaient employés pour la fabrication de formules mystérieuses et s'accompagnait d'un cérémonial bizarre, c'est sans doute ce qui inspira Goscinny et Uderzo avec la fameuse potion magique dans Astérix.

Et maintenant que pouvons nous dire à propos du Temple de Jupiter. Si comme tout porte à le croire, un Temple Druidique existait à l'emplacement de l'Eglise actuelle en ce lieu de population celtique, il ne pouvait s'appeler Temple de Jupiter à cette époque en effet, ce n'est qu'après la conquête de la Gaule par Jules César, que le polythéisme (Religion qui admet l'existence de plusieurs Dieux) indigène subit une transformation remarquable. Les Romains, soit par ignorance, soit par politique, identifièrent les divinités gauloises à leurs propres divinités, de telle sorte que le culte et les noms dés Dieux de Rome remplacèrent le culte et les noms des Dieux indigènes. Lorsqu'on examine les croyances religieuses de la Gaule, la première de ces doctrines avait évidemment commencé par le fétichisme le plus grossier, puis elle s'était graduellement élevé à une conception religieuse. Ainsi, l'adoration immédiate de la matière brute, des phénomènes, et agents naturels, tels que les pierres, les arbres, le vent, les lacs, les rivières, le tonnerre, le soleil, etc. .., fit place avec le temps à la notion abstraite de divinités réglant ces phénomènes, de la pour n'en citer que 2, ceux qui nous intéressent tout particulièrement le Dieu Tarann : le Dieu du ciel, à l'origine du tonnerre, le moteur de l'univers, le juge suprême qui lançait sa foudre sur les mortels. Et Bel le soleil, divinité bienfaisante qui faisait croître les plantes salutaires et présidait à la médecine, des beaux-arts, la lumière, la pleine lune. C'est ainsi que les Romains les identifièrent à leurs propres divinités. Tarann devient Jupiter, et Bel devient Apollon, etc. Cette identification contribua puissamment à l'abandon du culte national par la population Gauloise. J'ai tenu à apporter ces quelques explications sur l'origine de ce Temple qui existait sur le lieu même de notre Eglise, et qui selon toute probabilité aurait été dressé en l'honneur du Dieu Tarann, où d'immenses richesses en lingots d'or et d'argent, ou monnaies ou vases précieux etc. s'accumulèrent, et qui serait devenus par la suite le Temple de Jupiter, jusqu 'au IIème siècle après J.C, ou le christianisme fut prêché en Gaule, d'abord persécuté, il finit par détrôner le culte des Dieux romains. Le nom de Bel que l'on donne encore aujourd'hui, en parlant de la pleine lune, ne nous viendrait il pas tout droit, selon la langue de ces peuples anciens !

2 - Historique :

GOUY SAINT ANDRE Sa dénomination en : 12ème siècle

GOY

13ème siècle

GOI

1476

GOUY LES SAINT REMI 

GOUY LES SAINT ANDRIEU

1789   

GOUY SAINT ANDRE


Dès le onzième siècle, L'abbaye de ST-JOSSE-sur-MER percevait à GOUY une dîme qu'elle abandonna plus tard aux moines de ST-ANDRE. Ceux-ci comptent les premiers sires de GOUY au nombre de leurs bienfaiteurs, notamment: HUGUES, époux de Sara et EUSTACHE, époux d'Avechin, chevaliers, qui contribuèrent à la fondation de la chapelle de Ste Madelaine, affectée dans l'église de St-André à la sépulture de leur famille.

Après eux, on trouve VAULTIER DE CAMBERON, chevalier (1255), WISTACE et JEHAN, ses fils aussi chevaliers (1304), COLAIS dit JETON, fils de Fils de GUILLAUME (1364), tous qualifiés de seigneurs de GOUY dans les archives de l'abbaye.. Il faut ensuite franchir un siècle et demi pour renouer la chaîne interrompue de leurs successeurs et arriver à Dame CLAUDE de GOUY, épouse de JEHAN DE SOYECOURT. Après elle, le domaine de GOUY appartint aux familles de LICQUES, de LA HOUSSOYE, CARPENTIER, DELHOMEL et DE FRESNOYE qui le tenaient en fief noble de la châtellenie de BEAURAIN.

Le voisinage de l'abbaye devient une source de prospérité pour les habitants de Gouy. Les premiers, ils recueillirent les bienfaits de la civilisation chrétienne introduite par les enfants de St Norbert dans ces contrées jadis recouvertes d'immenses forêts ; les premiers aussi, ils profitèrent de leurs exemples de vertu et participèrent à leurs abondantes aumônes. Mais il fut des jours malheureux ou ce voisinage attira sur la paroisse de Gouy des désastres inouïs et le pillage, l'incendie l'affligèrent a plusieurs reprises pendant les guerres incessantes qui ont désolé l'Artois et la Picardie. A cette époque, St-André et son abbaye étaient situés sur la frontière de ces deux provinces, donc de celle de la France et des Pays-Bas espagnols. Une grande partie des biens de l'abbaye était du côté français. Les chanoines Prémontrés de St-André s'attirèrent les foudres du Gouverneur de Montreuil (Français) à cause de leurs ingérences dans la politique entre les deux pays.

En 1595, les habitants de Gouy, harcelés par la garnison de Montreuil, se retirent avec femmes et enfants dans les cloîtres de St-André. Ils s'y fortifient et, sous la direction de soldats espagnols, ils entravent l'actions des "coureurs français qui ne pouvaient guère passer vers Hesdin sans être ou découverts ou attaqués en quelque endroit".

Le maréchal d'Humières vient alors les attaquer avec 5000 hommes, mais, après un jour et une nuit de siège en règle, la petite armée de braves paysans, épuisée et manquant de munitions, est obligée de se rendre, le maréchal d'Humières menaçant de faire intervenir ses canons. St-André obtient une capitulation honorable. Mais le contrat n'est pas respecté et les troupes françaises rançonnent, pillent et incendient tout ce qui peut l'être dans l'abbaye. Heureusement, un chanoine nommé Firmin DANEL parvient, avec l'aide d'un valet, à circonscrire l'incendie avant que celui-ci n'atteigne les combles de l'église. Dès les Français repartis, les paysans de Gouy réfugiés dans les bois voisins, accourent, combattent le sinistre et réussissent à sauver la majeure partie du monastère.

3 - Abbaye de St-André-au-Bois :

Les religieux de l'abbaye qui avait été fondée à Maresquel vers 1130 par Enguerran de Beaurain obtinrent de Hugues, son fils, le Bois de Grémécourt, près de Gouy. Là, ils commencèrent, en 1153, les bâtiments d'un monastère qui, empruntant sa dénomination aux bois qui l'environnaient alors, fut appelé "St-André-au-Bois".

Les principaux bienfaiteurs de cet établissement sont, avec les seigneurs et les châtelains de Beaurain, les sires de Brimeux, de Gouy, de Maintenay et de Maresquel.

38 abbés le gouvernèrent successivement. Ces abbés, nommés à l'élection, relevaient directement de Rome mais ils n'obtinrent le droit de porter la mitre qu'en 1665. Le revenu de l'abbaye se composait du produit de la dîme perçue dans plusieurs paroisses et du fermage des censes de Bloville, Brunehautpré, Valivon, le Valrestaud-les-Thiembronne et Saint-André, fermes qui appartenaient à l'abbaye. Il s'élevait, en 1749, à 13 500 livres. Les moines partageaient ces ressources avec les pauvretés de la contrée. Lors du rigoureux hiver de 1767, une foule de malheureux se pressaient à la porte du couvent ; dès le mois d'octobre, 4 à 500 recevaient chaque semaine un pain de trois quarts de livre. Leur nombre augmenta tellement que, le mardi de la semaine sainte, on en compta 1 500 et 3 500 le Jeudi Saint ! Du mois de février au mois d'août, de 1 000 à 1 500 indigents obtinrent la même aumône tous les mardis ; on distribuait en outre à 56 ménages des villages voisins 80 pains de 3 livres.

La mendicité ayant été interdite en 1769, les moines cessèrent de donner à la porte du couvent et ils envoyèrent désormais, chaque semaine, des pains au nombre de 166 au total à Gouy, Campagne , Aubin, Bouin, Maresquel, Contes, Ecquemicourt, Brimeux, Lépinoy, Buire, Beaurain.

Trois abbés de St-André ont écrit des chroniques du plus haut intérêt pour l'histoire du pays. Nicolas Lédé a laissé 3 volumes dont un seul a été conservé ; Antoine Bouberta a raconté les origines de St-André et Ignace Crépin a terminé son récit en 1770.

Les bâtiments réguliers formaient le carré de l'abbaye. La magnifique basse-cour ainsi que la ferme que l'on admire encore aujourd'hui ont été construites de 1752 à 1758 sous la direction de MM. Claude et Charles Brunion, architectes à Hesdin. L'église, démolie à l'époque de la Révolution, avait été élevée sur les plans de M. Merville, architecte à Arras et consacrée le 12 septembre 1762 par les évêques d'Amiens et de Saint-Omer pour remplacer l'ancienne chapelle qui menaçait de s'écrouler. Le cœur de cette chapelle datait du XIIème siècle.

4 - Archéologie :

Le chœur de l'église de Gouy est éclairé de 5 fenêtres ogivales ; deux sont ornées de vitraux représentant St Martin, St Joseph, St André et St Josse. Les voûtes de la nef portent le blason de l'abbaye de St-Josse-sur-Mer et celui de M. Ie Comte de Riencourt dont la famille possède encore des terres sur la Commune.

On peut y voir une statue en grès (?) dite "Vierge aux raisins", travail espagnol provenant de l'abbaye ainsi que le christ extérieur en bois sculpté, œuvre d'art justement appréciée. Une pierre tombale rappelle la mémoire de Charles Delhomel, curé de Gouy mort le 13 novembre 1774, et de son frère Jehan Delhomel, époux de dame Françoise de la Houssoye, dame de Gouy, décédé le 22 décembre 1765.

On trouva en 1861, dans la propriété de M. Déplanque, une meule romaine, espèce de cône aplati, mosaïque formée de petits galets reliés par du ciment, mesurant 1,20 m de diamètre sur 26 cm de hauteur et percée d'outre en outre par le milieu.

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Histoire: Ce que nous faisons

L'église Saint Martin

Note Historique

L'église se compose d'une tour du XVIl ème siècle, d'une nef plus ancienne et d'un chœur du XVI ème siècle. Toute la construction est en craie taillée des carrières de St-Rémy, sauf les solins qui sont en cailloux pour la nef, en damier de grès et silex pour le choeur.

Ses dimensions sont les suivantes:

longueur du porche : 4 m

longueur de la nef : l 4 m

longueur du chœur : 12,20 m

longueur totale : 30,20 m

largeur de la nef : 5 m

largeur du chœur : 7 m

D'après un compte-rendu du sieur SPY, receveur et marguillier de l'église, le porche fut construit en 1775. Il est ouvert sur la façade Ouest par un portail en plein cintre. Le fronton triangulaire qui surmonte ce portail fut orné d'une inscription gravée pendant la Terreur de 1793 :

LE

PEUPLE

FRANÇAIS

RECONNAIT L'ETRE

SUPRÊME ET L’IMMORTALITÉ

La tour a remplacé en 1673 un simple campenard dont le mur a été conservé à l'Est. Quatre fenêtres en tiers-point éclairent l'étage supérieur. Deux larmiers divisent la tour en trois étages à peu près égaux. Une flèche hexagonale en charpente, couverte d'ardoises, la surmonte. La voûte de la tour a été brisée en 1793 pour descendre les cloches.

Deux échelles mènent, en traversant l'ancienne voûte effondrée du second étage, au beffroi des cloches. On sait qu'il a existé trois cloches à Gouy, et que les deux plus petites, fêlées dès avant la Révolution, ont été envoyées à Montreuil en 1792 pour être fondues et converties en canons.

Le 7 janvier 1844, le conseil municipal décida la refonte de la cloche. L'ancienne pesait 404 kg ; la nouvelle en pèse 584 et mesure 1,03 m de diamètre..

Voici le texte inscrit sur cette cloche:

D'un côté:

L'AN 1844, J'AI ETE NOMMEE MARIE HORTENSE

PAR M. JULES CESAR LIEVIN ALFRED DE LOCHER

ET D. FLAVIE HORTENSE DE LOCHER

De l'autre côté:

J'AI ETE BENITE PAR M. ANTOINE V. HANOCQ

CURE DE GOUY, M. DANVIN ETANT MAIRE

MM. JEAN HERCHIN, PERRE P. FOURNIER

ET LEVIN PINGUET, ULYSSE BRIDENNE, MARGUILLERS

La nef paraît plus ancienne que le chœur et a très peu de style. La corniche supérieure a été surélevée. Les 4 fenêtres de la nef étaient carrées et très irrégulières ; en 1861, l'abbé Robert leur fît donner la forme gothique. La nef était autrefois couverte par un plancher cintré en berceau ; en 1861, on la voûta d'un plafonnage imitant la croisée d'ogives.

Les clefs de voûte peintes des 5 travées représentent St Josse, St Martin, les armes de Mgr Parisis, celles du comte de Riencourt et celles de l'abbaye de St-Josse. Deux réduits bâtis en 1861 renferment les autels latéraux. Ils sont éclairés chacun par un œil de bœuf.

Le chœur, plus large et plus haut que la nef, se compose de deux travées et d'un chevet à trois pans. Sa voûte d' ogives est d' un travail très soigné. Les culs de lampe qui la soutiennent sont ornés de feuilles de vigne, de chêne et de lierre. Les vitraux représentent St André, St Joseph, St Liévin, St Martin, St Josse et St Benoit Labre.

A l'extérieur, sur le mur Nord, on peut voir un Christ en chêne, oeuvre de Pfaffenhofen (auteur des boiseries de Valloires). Il fut sauvé pendant la Révolution par un sieur Grevet qui fut enterré dessous.

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Avant et Après restauration de 2004-2005

La cloche

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Eglise

Histoire: Ce que nous faisons
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